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Un clic, déclic pour l'Afrique

Des vérités historiques, sociales, économiques pour l'Afrique Noire Francophone. Des interrogations sur le passé, le présent et l'avenir de l'Afrique, colonisation, esclavagisme. Des observations, des analyses, le rôle des européens, les repentances, la victimisation.

POURQUOI IL EST SI DIFFICILE DE CHANGER L'ORDRE DES CHOSES

Publié le 29 Mai 2016 par Lu Nienne Diallo

1- ça ne marche jamais

La démocratie telle que l'a mise en place la révolution de 1789 avortée ne s'est pas préparée en 10 ans, pas en 1 siècle, mais en plus de 10 siècles, depuis les 1ères émancipations des serfs au Moyen-âge Nos démocraties foireuses sont une étape, l 'avancée vénézuélienne une autre étape. 2 siècles pour se rendre compte que ces démocraties sont des mascarades, et encore ça n'est pas généralisé. Combien de siècles pour que le peuole arrive à s'autogérer. Plusieurs, évidemment. Alors quoi, c'est repris en main par le système ? Toute avancée est constellée de reculades. Faut-il renoncer parce que ça recule ? Au contraire, reculer ça peut permettre de reprendre de l'élan, la graine est semée, elle ne sera pas étouffée.

2- les partis politiques, gauche, droite, etc...

Les partis politiques sont une purulence de la marche vers la démocratie. Le changement ne peut venir que du peuple, pas de partis politiques. La spontanéité avant l'organisation de la réglementation.

3- nos pièges personnels

Voir le monde dans lequel nous vivons : il faut débourser de l'argent POUR TOUT. Tu veux mourir sans payer? C'est impossible, il faut que ta mort rapporte. Ton urne ne peut pas rester à la maison, il faut obligatoirement un funérarium. PAN : ¨Paye mon gars". Tu veux donner ton corps à la science, il te faut payer encore plus cher pour que les toubibs fassent le nécessaire imposé par les lois de tes chairs découpées. Je voudrais que mon corps serve d'engrais dans mon jardin, c'est interdit, ça ne fait pas de fric. Pour le moment, on ne paie pas trop l'air que nous respirons (encore que taxes de séjour, etc...) , le rire (ça dépend encore de ce dont tu ris) et le sexe si tu es dans les règles. Il faut payer pour naître, il faut payer pour vivre, il faut payer pour mourir.

On vit pour avoir de l'argent. Cet argent nous sert à payer notre vie.

S'il paraît difficile sinon impossible de revenir aux auto gestions des sociétés primitives, c'est que nous sommes pieds et poings liés par nos désirs de confort, voire de luxe. Plus les sociétés sont « évoluées » plus il est difficile de se libérer.

Le confort qui nous lie le plus est le désir de vitesse. On a un but, on veut y arriver le plus vite possible. La vitesse est énergivore. Et là..... On s'étrangle nous-mêmes.

J'ai été frappée de voir à Ouagadougou les gens se déplacer au pas d'un âne. INCONCEVABLE en France, il faut aller vite.

C'est pourquoi je pense que l'Afrique est plus proche de la possibilité de se libérer que nos pays occidentaux où l'on court après le temps. Paradoxe : plus un pays est pauvre, moins il est gourmand en énergies, plus il a de chances de se libérer.

Il y a 2 ans que je le répète, en pure perte, tant vous êtes briéfés à l'impérieuse nécessité d'une vie à l'occidentale.

Il existe des alternatives aux énergies qui nous étranglent, mais voyez-vous, les inventeurs qui les sortent de l'oubli ne font pas de vieux os.

Je vais fâcher bien des musulmans qui vénèrent les monarchies du golfe, mais elles ne laissent personne ruiner leur hégémonie pétrolière. Pas plus que le merveilleux et généreux Poutine, d'ailleurs.

Syndrome de Stockholm encore une fois ; on révère nos bourreaux.

Confort encore : le goudron. Notez que le pas d'un âne soulève beaucoup moins de poussière qu'une voiture. Notez également que les pistes qui conduisent aux villages sont bien entretenues alors que les rues des lotissements sont plein de trous et de bosses, pourquoi? SOLIDARITE.

Confort encore : le mode de vie. Il vous faut des constructions à l'occidentale.... donc des ventilations et clims.

Les constructions traditionnelles avaient leur logique, protégeaient du soleil, de la chaleur, de la poussière. Un de mes projets est d'aller enquêter sur ces modes de vie traditionnels.

La lumière : pourquoi avoir de la lumière dans une habitation alors qu'on peut vivre sous un manguier ?

J'oubliais le Dieu fric. Pouvez-vous imaginer une vie sans monnaie? Moi oui. Croyez-vous comme tant d'autres qu'il a toujours existé des monnaies (cauris, sel, etc?) eh bien non, il n'y a pas toujours eu de monnaies, mais des systèmes de solidarité tels que je le reconstitue autour de moi. C'est faute d'imagination qu'on se représente les sociétés anciennes échangeant un lapin contre des cauris. Je sais des groupes qui reviennent à des échanges de services, et qui fonctionnent à merveille. Ils ne sont pas très grands, quelques dizaines de personnes seulement, car il faut arriver à se libérer du Dieu Fric, de la peur de manquer, pour vivre avec cette simplicité et cette solidarité.

Difficile de revenir en arrière vers des vies moins énergivores et moins esclavagisantes, n'est-ce pas ?

Alors, au moins, écoutez ce que je vous dis depuis 2 ans : levez le pied, arrêtez votre course au « développement », arrêtez d'imiter nos conneries.

4- L'incompréhension des théoriciens

Elle vient de la différence d'approche. Vision analytique contre vision systémique. La vision analytique ne sait qu'aller d'un point à un autre, en zig zag ou à reculons s'il le faut, mais toujours d'un point à un autre. La plupart sont au point fric-état et ne peuvent avancer que d'une case à la fois. La vision systémique peut embrasser le passé et le futur, ici et là-bas, le particulier (ma pratique), le général, et le particulier des autres. Les hommes sont généralement analytiques, les femmes systémiques. Quand je fais un grand saut dans le systémique, l'analytique, accroché à sa case et à celles qu'il peut aborder, on me croit égarée, hors sujet, personnelle.

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