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Un clic, déclic pour l'Afrique

Des vérités historiques, sociales, économiques pour l'Afrique Noire Francophone. Des interrogations sur le passé, le présent et l'avenir de l'Afrique, colonisation, esclavagisme. Des observations, des analyses, le rôle des européens, les repentances, la victimisation.

J'ACCUSE !!!

Publié le 19 Octobre 2015 par Lu Nienne Diallo

J'ACCUSE !!!

J'ai 20 ans, j'ai 25 ans, comme cette merveilleuse jeunesse qui est prête à donner sa vie pour la démocratie.

Je me demande comment on peut vieillir et devenir veule et compromis.

Des millions de jeunes veulent un vrai changement . Pas un changement de président, pas un changement de gouvernement, ils veulent en finir avec les compromissions de leurs aînés.

Ils partent en riant contre les balles putschistes, ils savent ne pas revenir, peut-être, tant ils veulent une société propre.

Leurs aînés les entendent-ils ? D'une demi-oreille, je dirai

Les politiciens ne pensent qu'à leurs intérêts. Quand les balles pleuvent, ils ont un discours dans chaque poche . La main droite dénonce le putsch, pendant que la main gauche téléphone pour rassurer : ce n'est qu'une formalité.

Les politisés se battent (en mots) pour une société nettoyée de ses miasmes. Mais ils serrent la main du voisin putschiste, dînent avec le diable, « oh ce n'est qu'une grande gueule, il se vante »... C'est un voisin, c'est un frère, c'est un doyen, on se voit tous les matins, on a des intérêts ensemble. Et puis il nous fait rire avec ses discours enflammés...

Un putschiste lointain et un putschiste voisin, vous savez, c'est bien différent.
Le mal, c'est l'autre, celui de l'autre quartier, le lointain. Ce ne peut être le voisin même s'il crie bien haut « vive Diendéré »

Le mal, c'est le blanc, le colon vil et exploiteur. Ce ne peut pas être ce jovial ami noir même s'il niait que les morts soient morts, même si presque il les accusait de faire semblant d'être morts rien que pour l'embêter, lui et ses amis.

Parce qu'il est un frère, un voisin, un ami, on fait rempart autour de lui, on demande la justice pour les victimes du coup d'état, mais on réprouve de chercher à faire comparaître celui-là devant la justice.

On ferme les yeux sur les pauvres dépouilles des gamins ensanglantés sur le bitume, sur le bébé né avec une balle dans le ventre. Il faut privilégier la paix, il faut laisser le voisin tranquille, même s'il continue d'enflammer les esprits des enfants perdus.

« ça va aller »... « laisse guidon »

Pourquoi troubler l'onde paisible de nos habitudes...

Comme si faire justice à des enfants assassinés, à des mères et veuves éplorées, c'était là le vrai crime.

J'accuse ces aînés d'avoir perdu cette belle morale que leurs enfants vont faire triompher balles au ventre .

J'accuse tous ceux qui auraient préféré s'accommoder d'un dictateur plutôt que de perdre un mois de salaire.

J'accuse tous ces tièdes et lâches qui trahissent leurs propres enfants.

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