Les soucis d'Albert

1- l'idenquoi?

Tartalacrem, le nouveau président de la République, ouvre la bouche comme un poisson durant la Marseillaise qui sonne le sang versé dans nos sillons avant le début de son discours. Il ouvre la bouche pour avoir l'air de chanter, recueilli, mais s'il l'est recueilli, il l'est sur la superbe idée de ses communicants : brancher ces cons de peuples sur une notion qui va leur plaire et les distraire : l'identité des peuples.
Tartalacrèm n'en a jamais entendu parler, mais il va faire en sorte qu'on en parle, et beaucoup même, pour oublier ces emmerdeurs de journaleux qui sont en train de déterrer l'affaire Mariani et les faux remboursements... bon, on y va.
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Albert Du Pont Du Mesnyl et son beau-frère Roland Tarkozy sont devant la téloche, leur pastaga à la main, ils attendent la voix du Père De La Patrie.
Blablablabla comme d'habitude, des mots, rien que des mots. Mais c'est le PDLP... Et puis, un changement de ton dans le discours.

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"Aujourd'hui, mes chers compatriotes, je vous invite à une séance collective d'autoflagellation en repentance des torts que nous avons envers l'Afrique. Nous leur avons ... (ceci, cela), nous les avons dépouillé de leur identité, nous les avons spolié..."

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- Roland, tu leur a pris quelque chose, toi?
- Moi, non, de toute façon, grand-père était hongrois. Mais ta famille sûrement, toi qui es français de souche".
En effet, Albert s'énorgueillit d'avoir remonté son arbre généalogique sur 8 générations, que des français, des Du Mesnyl, des... Bon, oui, des Dupont et des Ménil, mais on ne va pas chipoter sur les partcules, l'essentiel est la franchouillardise. IL est probablement dans le TOP des 10 fran_ais qui ne descendent pas d'immigrés. Alors, ça vaut bien deux particules. L'identité nationale, comme il vient de dire Tarta...

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- C'est quoi, l'identité nationale?
- Je n'en sais rien, encore une connerie qu'ils viennent de nous inventer... -
- Pourquoi donc?
- Ah, dis Roland, pour réveiller notre conscience collective, nous sommes collectivement responsables des crimes collectifs de nos ancêtres.
- Ah oui, les hongrois ont zigouillé des noirs?
- Non, pas des noirs, mais pas mal de juifs.
- Ah bon. Mais moi, je n'ai zigouillé personne, mon père non plus, et mon grand père...
- ... Etait un noble dans son château construit avec le fric d'Afrique.
- Même pas, fit Albert, piteux... Le grand père Dupont était mineur dans les Ardennes; grand père Ménil avait sauté sur une mine de la grande guerre. Mémé et tata travaillaient dans les usines de textile à Elboeuf. Et je peux te dire que l'identité nationale, ils avaient bien d'autres soucis. Mais qu'est-ce qu'il raconte là? Je n'ai jamais eu d'esclave, je n'ai jamais mis les pieds sur un bateau ni même un avion.
Qu'est-ce qu'il raconte, de la colonisation... Purée... Je n'ai jamais colonisé personne, personne de ma famille n'a quitté le sol français. 
- Ecoute, quand tu hérites, tu dois quand même payer les dettes de ta famille.
- Sauf que si j'hérite de peau de balle, je refuse l'héritage; et cet héritage-là je le refuse.
- Comment tu imagines, tous ces gens sans identité?
- Sans identité, tu as une identité, toi? Tiens, Le Pen réagit déjà.

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" Nous ne laisserons pas piétiner notre honneur. Nous en avons assez de nous auto-flageller, nous en avons assez de nous repentir de tous les crimes du monde. Notre identité nationale est bafouée et...
- Ah,, nous aussi, on a une identité nationale? C'est quoi, d'après toi, la baguette et le béret?
- Tais-toi, je suis au régime, je ne mange plus de pain..
- Eh bien moi, je ne vois plus que Le Pen pour la sauver, notre identité.
- Tu crois qu'il mange de la baguette? En tout cas, son béret était très vert.

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